Dans le monde, le Ramadan est surtout connu pour être un mois sacré de jeûne qui représente l’un des cinq piliers de l’Islam. C’est un temps de spiritualité, de réflexion et de prière qui est observé dans tout le monde musulman. C’est aussi un mois où, chaque soir, un « mini-festin » est préparé pour rompre le jeûne. Encore plus en Turquie. Découverte !

Un paradoxe culinaire

D’un point de vue culinaire, le Ramadan est un véritable paradoxe. Malgré le jeûne assidu que pratiquent la majorité des musulmans, ce mois est aussi une période très axée sur la cuisine, les repas, les divertissements et les sorties nocturnes au restaurant.
Pendant le mois de Ramadan (ou Ramazan comme il est épelé en Turquie), la vie quotidienne en Turquie se concentre autant sur le jeûne lui-même que sur sa rupture. La préparation et l’anticipation de l’ « iftar », le premier repas après le coucher du soleil, et du « sahur », le dernier repas avant le lever du soleil, deviennent les points centraux de la journée. Toutes les activités tournent autour de la préparation de ces repas ou de leur prise à temps.

Préparation de l’Iftar

Alors que la vie et le travail de jour ont tendance à ralentir pendant le Ramadan, c’est le contraire qui se produit pour les dames en cuisine. La préparation du repas du soir est une affaire qui dure toute la journée et qui commence par les courses.
Pendant la journée, les cuisiniers font leurs courses avec frénésie, car les marchés commencent à annoncer leurs offres spéciales pour le Ramadan plusieurs semaines avant le début du mois du jeûne. Les dattes tendres, les pistaches, les délices turcs, le « güllaç » (gool-LAHCH) et les charcuteries comme le « pastirma » (pahs-tur-MAH) et le « sucuk » (soo-JOOK) sont parmi les produits les plus populaires.
De nombreux marchés mettent en place des présentoirs séparés pour faciliter les achats dans le cadre du Ramadan. C’est vraiment le moment idéal pour faire le plein de produits turcs classiques et d’épices turques dans votre garde-manger.
Après avoir soigneusement choisi les ingrédients du jour dans les marchés locaux, les dames de la maison commencent par éplucher et préparer les légumes, faire mariner et mijoter les viandes et préparer les soupes et les desserts, tout cela en prévision du repas du soir.

À quoi s’attendre à l’ « iftar » ?

L’iftar est un repas complet (et très copieux !) à plusieurs plats qui commence généralement par une entrée légère et une soupe. Il se poursuit avec plusieurs plats principaux et une sélection de légumes, de desserts, de café turc et de fruits frais. Le jeûne est généralement rompu par une gorgée d’eau ou de lait, suivie d’un repas léger (olives noires et vertes), d’une sélection de fromages turcs, de dattes et de tranches de pain plat chaud appelé « pide » qui n’est cuit que pendant le mois de Ramadan.

La table de l’iftar

Mettre la table de l’iftar est une forme d’art qui interpellerait même les chefs les plus expérimentés. Quelle que soit la modestie du ménage, la table est toujours impeccable et dressée avec les meilleurs produits que le ménage a à offrir.
La soupe est toujours chaude et prête dans ses bols, les verres d’eau sont remplis et le pain chaud est préparé juste à temps pour l’ « adha », l’appel à la prière du soir. Les dîneurs affamés et assoiffés, anxieux après une longue journée de jeûne, attendent patiemment à table jusqu’à ce que l’appel à la prière retentisse. Puis, tous commencent leur repas à l’unisson.
Les repas et les collations se poursuivent souvent pendant plusieurs heures, tandis que les familles et les amis se rencontrent et apprécient de passer du temps ensemble. Souvent, une petite sieste est prise avant le « sahur », le dernier repas juste avant l’aube.
Assister à un repas « iftar », même si vous ne jeûnez pas, est vraiment une excellente façon de goûter à la cuisine régionale turque. Et c’est l’une des meilleures façons de découvrir la chaleur de l’hospitalité et du pays.